L’évolution du mode de vote en 20 ans

Campagne

Lorsque le matériel de vote arrive dans les boîte aux lettres, c’est généralement le branle-bas de combat dans les partis politiques. Il est d’ailleurs d’usage dans les états-majors des partis de dire qu’environ 30% des votant•e•s votent par correspondance sitôt leur matériel de vote reçu, qu’un autre tiers vote pendant la campagne et le 30% restant les derniers jours de la campagne, directement dans l’urne. Qu’en est-il vraiment ? Retour sur la participation électorale aux élections fédérales de 1995 à 2015.

Comme l’indique la plupart des Chancelleries d’Etat, on peut voter de trois manières pour une votation populaire : le vote par correspondance, le vote par dépôt et le vote à l’urne.

Le vote par correspondance
L’enveloppe de transmission, contenant l’enveloppe de vote et la feuille de réexpédition dûment signée, peut être adressée par courrier postal. Il faudra veiller à affranchir correctement l’envoi. L’enveloppe doit parvenir à la commune au plus tard le vendredi précédant le jour du scrutin.

Le vote par dépôt
Les enveloppes de transmission peuvent également être déposées dans les urnes prévues à cet effet auprès de la réception de l’Hôtel de Ville, selon les horaires d’ouverture habituels de l’administration communale. Le dépôt doit être effectué généralement au plus tard le vendredi qui précède le scrutin, à 17h00.

Le vote à l’urne
Le vote à l’urne ne peut avoir lieu que sur présentation de la feuille de réexpédition qui fait office de carte civique. Il faut se présenter au bureau de vote, remplir le bulletin de vote dans les isoloirs et le glisser dans l’enveloppe de vote, puis introduire l’enveloppe de vote dans l’urne. Les bureaux de vote des Hôtels de Villes sont ouverts le dimanche du scrutin habituellement de 9h00 à 11h00, parfois moins, parfois plus.

Mais que nous apprend l’habitude de vote des électrices et électeurs ? Un premier constat, le vote à l’urne le dimanche de votation est en chute libre. Alors qu’en 1995, plus de la moitié du corps électoral (60%) allait voter aux urnes, il n’est plus qu’à 10% en 2015. Plus le temps passe, plus les électrices et électeurs votent donc par correspondance: de 33% en 1995, ils sont dorénavant plus de 90% à utiliser un timbre pour voter.

Deuxième constat, celles et ceux qui votent sitôt le matériel de vote reçu ou à quelques semaines des votations sont de plus en plus nombreux. Ils étaient à peine 2% à voter en 1995 à la réception de leur matériel de vote, ils sont cinq fois plus maintenant. Idem pour le vote par correspondance plusieurs semaines avant la votation, ils étaient 11% en 1995 contre 23% en 2015.  Le bloc de celles et ceux qui votent tôt est donc passé de 13% à 33% en 20 ans.

Enfin, le vote par dépôt est resté très stable de 1995 à 2007. Ce n’est qu’en 2011 qu’il frôle les 10%, pour les dépasser en 2015. Quand sera-t-il quand nous connaitrons quelques chiffres pour les élections fédérales de 2019 ? Difficile à imaginer.

Pour ma part, à chaque dimanche de votation je suis le même rituel avec mon enveloppe de vote que je dépose directement dans l’urne. Je trouve que ce geste, sans parler du vote en lui-même, a un petit aspect suranné qui m’a toujours séduit. Et vous, plutôt urne ou boîte postale ? Si votre mode de vote a drastiquement changé, je serai ravi d’en connaître les raisons.

Ce texte est largement basé sur la contribution scientifique ci-contre : Élections fédérales 2015. Participation et choix électoral. Lausanne : Selects – FORS, 2016. Éditeur : Selects – FORS.


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